Lit de repos Louis XVI

Le lit peut être considéré comme le meuble le plus important de la maison car nous y passons le tiers de notre vie. Selon les époques, les cultures et les régions, il a servi certes à se reposer, mais également à recevoir, manger ou travailler.
C’était un lieu de sociabilité. Ses formes, ses dimensions, ses ornements ont donc considérablement varié au fil du temps pour s’adapter aux modes et aux usages.

Petite histoire du lit…

Les tous premiers lits pourraient être plutôt décrits comme des litières de foin ou de feuilles disposés à même le sol. Par la suite, dans l’histoire de l’humanité, il y eut deux principales catégories de lits : ceux des humbles et ceux des puissants. Les premiers dormaient sur de simples tapis ou nattes, ou encore des matelas rembourrés avec de la paille, des copeaux de bois, de la laine, du duvet ou du crin, en se protégeant du froid à l’aide de sacs de bure ou de couvertures de coton, de laine, de fourrure selon les latitudes et les moyens.
Les lits des seconds, plus fortunés, permettent de retracer l’évolution du mobilier car ils se sont mieux conservés jusqu’à nos jours.

Des lits légers et hauts sur pieds à l’Antiquité

Les lits des princes d’Égypte étaient de véritables œuvres d’art, en bois doré décoré de fleurs de lotus et incrustés de matières précieuses (ivoire, or, argent) et surélevés sur des pieds afin d’éviter la fraîcheur du sol et les animaux rampants. Un appuie-tête sculpté dans la pierre, le bois ou l’ivoire, soutenait, pendant leur sommeil, les imposantes coiffes des pharaons, tandis que leurs pieds reposaient sur un tabouret. Ces lits faisaient partie du trésor royal et accompagnaient leurs propriétaires dans la tombe.

Pour les souverains Assyriens, les lits, symboles de pouvoir et de richesse, souvent fabriqués à partir de troncs entiers de pins, s’ornaient d’animaux symbolisant la force, comme le taureau, le bélier, le lion, et rivalisaient de pierreries et d’incrustations.

Dans la Grèce antique, l’ancêtre du sommier était constitué d’un cadre en bois sur lequel étaient entrelacées des lanières de cuir ou des cordes. Des couvertures, peaux de bête, couvre-lits et oreillers aux broderies complexes venaient compléter la couche. Les Grecs prenant leurs repas allongés, les lits étaient hauts sur pieds, avec une planche côté tête.

Cette caractéristique a été conservée chez les Romains, qui, aimant le luxe ostentatoire, ajoutèrent à leurs lits une courbe dans le dossier pour davantage de confort, mais également une tête et un pied ainsi que des pieds tournés. Les lits, souvent faits de bronze incrusté d’argent, étaient garnis de riches étoffes et avaient divers usages : lit de sommeil, lit de repos, lit nuptial, lit de table, lit pour l’étude, lit funéraire… 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le mot lit tient son origine du verbe latin “legere“ qui signifie entasser, amasser. 

Les lits massifs et clos du Moyen-âge et de la Renaissance 

Les châteaux forts et autres demeures austères des nobles du Moyen-Âge étaient principalement meublés de coffres, tables, chaises, buffets et de lits à baldaquins conçus pour pouvoir dormir en position assise, grâce à des coussins permettant de surélever la tête. En effet, à cette époque, la position allongée était considérée comme la position du mort. Les tentures drapées (courtines), richement décorées, permettaient de conserver la chaleur dans les pièces froides et envahies par les courants d’air, mais aussi de préserver son intimité. Le lit était considéré comme un élément important du patrimoine familial et faisait l’objet de legs.

À partir de la Renaissance, le lit va prendre encore davantage d’importance, notamment dans les cérémonies. On reçoit dans un lit d’apparat, à ciel de lit, dais ou à baldaquin, alors qu’on dort dans un lit beaucoup plus simple. La taille du dais est révélatrice de la condition sociale : grande pour les nobles et plus modeste pour la petite aristocratie. Le chevet de lit – partie du lit surélevée du côté où repose la tête – s’orne de décors richement sculptés. 

NB – Notons le cas particulier de la Bretagne, avec ses lits clos intemporels, qui se présentaient comme une armoire profonde, équipée d’un matelas, et fermée par des rideaux ou une porte, auquel on accédait par un banc-coffre faisant office de marchepied.

Une grande variété de formes et de dais jusqu’à la Restauration

Pendant toute cette période, deux catégories de lits vont coexister. Selon leur structure et leur emplacement, on distingue essentiellement :
– les lits de milieu ou lits de bout, à un seul chevet, disposés perpendiculairement au mur
– les lits de travers, également appelés lit à rouleaux, lit de repos ou lits bateau comportant deux ou trois chevets, installés parallèlement au mur ou dans une alcôve.

Sous le règne de Louis XV (1710-1774), caractérisé par le style rococo les lits sont galbés en corbeille ou demi-corbeille, ou encore à panneaux droits, décorés de courbes et contrecourbes, de motifs de fleurs et de feuillages.

Têtes de lit Louis XV

Le mobilier Louis XVI (1754-1793), va prendre le contrepied de ces caractéristiques en revenant au style antique. Les lits Louis XVI adoptent des formes géométriques, rectilignes et rigoureuses et une ornementation minimaliste utilisant le feston, la draperie et le nœud. Les pieds sont cannelés ou à colonnettes. 

Détails lits Louis XVI

Avec la Révolution et le rejet de la noblesse et de ses fastes, le lit retrouve sa fonction uniquement utilitaire et seul le confort est recherché. C’est également la fin de la superstition selon laquelle il ne fallait pas dormir allongé de peur de mourir. 

Peu à peu, le lit à bois apparent va devenir à la mode et remplacer les lits entièrement recouverts de tissu :  le bâti, la galerie du baldaquin, les traverses et montants des chevets restent désormais visibles et peuvent être sculptés. Le lit réunit ainsi le travail du menuisier, du sculpteur et du tapissier. Parmi les plus célèbres ébénistes ou menuisiers de cette époque, citons les estampilles de Louis Delanois, Michel Gourdin, Étienne Meunier ou Nicolas Heurtaut.

Le Directoire (1795-1799) voit renaître la créativité et le lit de travers devient très prisé, jusqu’en 1930, successivement sous l’Empire et la Restauration. Sa forme est caractéristique : deux dossiers de même hauteur, incurvés vers l’extérieur avec une forme de crosse ou de corne d’abondance, relié par deux traverses droites ou incurvées ; le tout orné de garnitures en bronze doré, sauf sur le côté disposé contre le mur, peu travaillé de ce fait.  De nombreux lits de cette époque sont dus aux talents conjugués de la famille d’ébénistes Jacob Frères et du bronzier et doreur Thomire.

Le style Second Empire, sous Napoléon III (1808-1973), ne fait qu’emprunter aux styles qui l’ont précédé. Il est pourtant aisément identifiable car il combine éclectisme, somptuosité et polychromie. On distingue le lit de type Renaissance, en chêne ou en noyer, avec un lourd baldaquin qui repose sur quatre colonnes torsadées ou quatre statues et le lit à deux chevets droits, en ébène, avec le chevet de tête beaucoup plus haut que le chevet des pieds. 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Quelle que soit la forme que les lits ont adoptée, ils se sont appelés, en fonction de la taille du dais qui les surplombait :
– lit “à la duchesse“ : le dais fait toute la taille du lit et est fixé au mur ou soutenu par 4 piliers (baldaquin)
lit “à la romaine“, “en chaire à prêcher“ ou “à l’italienne“ : le dais est petit, soutenu par des tiges en arc qui lui confèrent un peu l’aspect d’une tente
– lit “à l’ange“ : le dais occupe la moitié de la longueur du lit
– lit “à la polonaise“ avec une couronne ou un ciel de lit d’où retombent de riches tentures ou voilages
– lit “à l’impérial“ dont le ciel de lit est en forme de dôme
lit “à la turque“ avec un petit baldaquin fixé au mur et des chevets renversés en crosse.

Les changements de structures et de matériaux à partir de la Révolution Industrielle

La révolution industrielle marque un tournant important dans l’histoire du lit : de nouveaux matériaux sont utilisés pour la fabrication des cadres, comme le fer et l’acier, qui viennent concurrencer le bois et le cuivre. Le sommier se généralise ; les lattes et les ressorts font leur apparition.

Le lit n’a cessé de se diversifier depuis avec l’émergence de nouveaux matériaux et technologies : lit parapluie pour les bébés, lit gigogne, lit escamotable, canapé convertible, fauteuil lit, lit mezzanine, lits superposés… afin de correspondre à l’apparition de nouveaux besoins et modes de vie. À suivre…

Têtes de lit et chevets Louis XVI
Le savoir-faire Hummel :

Notre expertise nous permet de reproduire tous les styles de lit de l’histoire du mobilier : lit Louis XV, lit Louis XVI, lit Directoire ou encore de style Empire.

Nos structures sont fabriquées en France et de façon traditionnelle 🇫🇷
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